Parcours

Le yoga s’est invité dans ma vie quand j’étais une jeune étudiante en archéologie préhistorique. Grande passionnée de culture indienne depuis mon plus jeune âge j’ai découvert le yoga à travers les sites protohistoriques de Harappa et Mohenjo-daro dans la vallée de l’Indus. Parmi les vestiges de cette civilisation il furent retrouvés un sceau et une statuette sculptée dont la figuration fût mis, à tort, en relation avec le yoga. Ces artefacts ont été le fil d’Ariane qui m’a permit de retrouver la sortie de ma vie labyrinthique et tourbillonnante pour me diriger ailleurs.

Parallèlement à ma vie d’archéologue où j’analysais au microscope les traces du passé, j’ai passé ma vie à m’analyser, à creuseur sans cesse davantage, dans une sorte d’interminable fouille archéologique de mon intériorité.

Je commence la pratique de la méditation bouddhiste et de Sumarah et, sur plusieurs années, je m’initie à divers courants et lignées de yoga. Quelque chose d’immédiat, d’étonnant s’est produit dès mes premiers cours : comme un retour vers un territoire connu. Déroulant mon tapis ou prenant simplement le temps d’écouter ma respiration je retrouvais un axe, des points d’appuis très concrets et solides.

Avec grande surprise j’ai pu découvrir et comprendre à quel point le yoga pouvait déborder de mon tapis et s’inviter dans tous les aspects de ma vie ! Une discipline qui met en exergue la patience, la persévérance, le discernement, la lenteur, le désencombrement, le non jugement, la non compétition.

Au fil du temps, cette quête de sens, d’authenticité, cette recherche dans mon infinitude m’a amenée à explorer différents chemins et à aller à la rencontre de « maîtres » des traditions les plus disparates.

Depuis 2013, les fréquents séjours en Tunisie et une permanence dans le pays pendant plusieurs années me font découvrir l’univers soufi et la Kharja Issaweya de Sidi Bou Saïd, cérémonie mystique où l’esprit et le corps s’abandonnent pour une libération de l’âme. Pendant plusieurs années je me suis laissée porter par le rythme cadencé des tambours et du dhikr m’abandonnant à l’ivresse mystique soufie.

Ma curiosité, mes lectures et mes recherches m’ont conduit à trouver des liens, un dénominateur commun entre le soufisme et le yoga.

Je l’expérimente dans ma pratique et ce qui était purement conceptuel s’ancre dans le vécu. Je m’initie à la danse soufie, le samā, avec Rana Gorgani et à l’étude et apprentissage du daf, grand tambour sur cadre de la tradition persane, avec Omer Konur. Le tournoiement derviche me recentre et me mets en relation avec le tout, le daf me connecte à mon battement intérieur.

Le yoga, la danse, la musique me nourrissent et m’aident à être vraie avec moi-même et à m’ajuster en permanence sur ce chemin de liberté, de plénitude, de connaissance, de simplicité, d’union. Ils ont été pour moi comme un galet lancé dans les eaux calmes d’un lac qui vient troubler la nappe immobile.

Un premier cercle prend naissance là où la pierre a frappé l’eau et aussitôt il en produit des autres qui vont s’irradier du centre. De la même façon mes eaux intérieures, à l’apparence calmes et paisibles, ont changé à jamais leur cours.

Après des longues études en archéologie préhistorique, en 2017, je quitte la recherche et la vie académique pour poursuivre mon chemin sur la voie du yoga.

Un an plus tard, portée par le désir d’approfondir et d’enrichir ma pratique je suis une première formation de hatha yoga qui m’ouvre à une vision libre et respectueuse de ce qui est juste dans l’instant.

J’ai commencé à enseigner le yoga pour favoriser l’inclusion sociale des personnes en situation de précarité et/ou de vulnérabilité économique et sociale grâce aux associations Mamanthé et Cultures du cœur. Cette première expérience d’enseignement achève de me convaincre de la puissance transformative des enseignements du yoga.

Je donne des cours collectifs à Marseille, propose des cours particuliers et en entreprise, et j’organise des retraites et des ateliers à Marseille et dans le sud de la France qui allient aussi yoga et hypnose, yoga et danse soufie en collaboration avec des professionnels.

Je conçois mon enseignement comme un espace joyeux d’exploration et de transformation. Un espace pour savourer le moment présent, se relier à ses propres ressources et venir y établir une relation vivante.